Compactage à sec : une économie d’eau et une protection de l’environnement
Compactage à sec : une économie d’eau et une protection de l’environnement
Présentation Générale
Le compactage du sol est l’une des interventions les plus délicates à réaliser lors des projets routiers. La stabilité et la durabilité sont liées principalement à la nature des matériaux et à la réalisation d’un compactage adapté au type du sol. Seulement, la nature n’offre pas toujours à l’ingénieur des matériaux à la bonne teneur en eau particulièrement en région désertiques et arides où l’obtention de la teneur en eau optimale Proctor nécessite un apport de quantités considérables en eau. Cet apport est doublement injustifié : d’abord économiquement, puisqu’il nécessite des dépenses supplémentaires tel que le forage, le pompage, le transport, l’épandage, le malaxage, en plus d’une difficile organisation de chantier surtout quand il faut éviter l’évaporation de l’eau entre l’incorporation et la fin du compactage. En suite, le contexte environnemental actuel ne permet pas un usage irrationnel de l’eau, particulièrement dans les zones où le climat est aride, et où il est préférable de préserver les ressources hydriques au profit des riverains.
Le compactage à sec peut représenter une solution écologique et économique dans la mesure où il favorise la réutilisation des matériaux résultants des déblais, présents dans leur état hydrique sec ou très sec.
L’opportunité s’est présentée au Maroc lors des projets autoroutiers Settat- Marrakech et Marrakech-Agadir. Pendant la réalisation de ces deux chantiers, la Société Marocaine des Autoroutes du Maroc (ADM) a été confrontée à des matériaux schisteux présents sur le site à l’état sec voir très sec. Conventionnellement, le réemploi de ces matériaux en l'état est exclu.
Par ailleurs, le changement de l'état hydrique par humidification n'était pas envisageable, eu égard à l'aridité du site et aux ressources en eau qu'ADM a souhaité préserver au maximum. Le souci majeur a été de préserver l’environnement, donc ADM a opté pour la réutilisation maximale de ces matériaux évitant ainsi la multiplication des dépôts et des emprunts. Et surtout préserver les ressources en eau. Pour ce faire, ADM a engagé des études en vrai grandeurs avec différents matériaux pour étudier la possibilité de les réutiliser à l’état « très sec » qui ont abouti à l'optimisation de la réutilisation et à l’emploi de ces matériaux dans leur état très sec. Cette expérience a été concluante et a permis l’édification des remblais jusqu’à 12m de hauteur. Notre article présente donc cette expérience et les perspectives de son développement.
PARTENAIRES
- Laboratoire Public d’essais et d’études Maroc – LPEE ;
- Faculté des Sciences et Techniques, Université CADI AYYAD – Marrakech – Maroc.